Où en est le tennis français ? Le point sur Gaël Monfils

Pendant deux semaines, vos Déchaînés préférés vont vous proposer chaque jour leur regard sur les joueurs français, leur carrière, leurs succès, leur actualité et leur dynamique. Aujourd’hui, focus sur le troisième “Mousquetaire” : Gaël Monfils, aka “La Monf”.

 

Gaël Monfils, 33 ans, 9ème joueur mondial :

 

© Kheljagat24.blogspot.com

À l’instar de Richard Gasquet, Monfils a, dès son plus jeune âge, fait partie de cette catégorie de joueurs dont on attendait beaucoup. Numéro 1 mondial en junior, il avait réussi à gagner trois des quatre titres du Grand Chelem sur le circuit jeunes. Très précoce, il commence à jouer sur le circuit principal à 18 ans en 2004. L’année suivante, il parvient à s’aligner sur les quatre Grands Chelems, réussissant à atteindre le troisième tour à Wimbledon. Il remporte même son premier titre sur le circuit à Sopot en Pologne en catégorie International Series, l’équivalent des ATP 250 aujourd’hui. Il réussit par ailleurs à atteindre une finale à deux reprises, à Lyon et Metz, finales qu’il perd face à Ivan Ljubicic et Andy Roddick.

 

Un démarrage prometteur mais inconstant

Gael Monfils

En 2006, il parvient à rallier pour la première fois de sa jeune carrière les demi-finales d’un tournoi de catégorie Masters Series, à Rome, où il se fera sortir par Rafael Nadal. Il réussit également à atteindre les huitièmes de finale d’un tournoi du Grand Chelem, à Roland Garros où il se fait éliminer par le serbe Novak Djokovic. En dehors de ces deux performances, il ne parvient pas à se montrer régulier dans ses performances dans les tournois de premier ordre. Il finit logiquement l’année 2006 à la 46ème place mondiale. L’année 2007 est compliquée elle aussi. Ne parvenant pas à se montrer performant, il connaît des résultats plus que moyens en Masters Series (3ème tour au mieux), mais réussit tout de même à connaître une légère progression au classement (+8 fin 2007).

 

De 2008 à 2010 : la confirmation

© Moselle-open.com

2008 est synonyme d’éclosion pour le francilien. Bien qu’encore en deçà de ce que l’on était en droit d’attendre de lui en Masters Series (sa meilleure performance de la saison étant un quart de finale), Monfils parvient à déjouer les pronostics en se hissant jusqu’en demi-finale à Roland-Garros où il s’inclinera en quatre manches face à Roger Federer. Pas en lice à l’Open d’Australie ni à Wimbledon, il réussit à compenser ses absences en atteignant les huitièmes de finale à New York. Il termine la saison une nouvelle fois sans titre mais avec une 14ème place mondiale plutôt satisfaisante à la clé. 

2009 et 2010 sont des années qui lui permettent de s’affirmer comme membre du Top 15. Gaël termine successivement à la 13ème et 12ème place. Il réussit entre temps à rallier les huitièmes en Australie ainsi que les quarts à Roland et New York. Il atteint la finale du Masters de Paris-Bercy en 2009 et en 2010 mais s’incline en finale contre Djokovic puis Soderling. Sa finale contre le serbe reste l’un des matchs les plus frustrants de la carrière de Monfils. À l’issue d’un combat de près de 3h, et dominé dans la dernière manche au jeu décisif, il aura loupé l’opportunité de gagner le titre le plus prestigieux de sa carrière. Entre 2009 et 2011, il remporte trois titres à Metz, Montpellier et Stockholm (ATP 250).

 

Régulier dans son irrégularité

Gael Monfils

© AshMarshall

A partir de 2012, Monfils va entamer une seconde carrière, une carrière régie par les blessures. Moins performant en Grand Chelem et en Masters Series, il réussit en 2011 à accéder une nouvelle fois aux quarts de finale Porte d’Auteuil mais déçoit le reste de la saison. Il finit la saison au 16ème rang mondial, synonyme de régression. Retombé dans les bas-fonds du classement ATP jusqu’en 2014, il parvint à retrouver un niveau intéressant. 24ème en 2015, il réussit à nouveau à se montrer performant mais on pense malgré tout, qu’à 29 ans, la meilleure partie de sa carrière est derrière lui.

Mais, à l’image de son jeu et de son personnage, la Monf’ réussit à nous surprendre. Après de nombreux faux-espoirs de come-back parmi les meilleurs joueurs mondiaux, il se relance véritablement en 2016. Il commence sa saison de la meilleure des manières, en remportant le titre le plus prestigieux de sa carrière à Doha (ATP 500). Quart de finaliste à Indian Wells et Miami, finaliste à Monte-Carlo et demi-finaliste à Toronto, il réalise d’excellentes performances en Masters 1000 en 2016. Il joue également très bien à l’Open d’Australie en ralliant les quarts, où il stoppé par Milos Raonic. Il ne peut s’aligner à Roland, pour cause de blessure. À Wimbledon, comme souvent, il ne se montre pas à son avantage et se fait sortir dès le premier tour. À l’US Open, Gaël réussit encore à nous surprendre en se qualifiant pour les demi-finales, le tout sans perdre un seul set. Malheureusement, comme la plupart des français qui sont allés loin en Grand Chelem ces dix dernières annés, il est stoppé par l’un des trois coupeurs de tête favoris de nos tricolores, le serbe Novak Djokovic.

 

Après 2017, des blessures et de l’espoir

© Petra Van Stroe

En 2017,  le francilien retombe dans ses travers. En Masters 1000, Monfils se montre incapable de reproduire les performances de la saison passée. C’est en Grand Chelem qu’il réussit à nous montrer le meilleur de lui-même, atteignant les huitièmes de finale en Australie et à Paris, éliminé deux fois par Nadal à Melbourne et Wawrinka à Roland. Régulièrement blessé, ses performances lors de ses rares apparitions sont insuffisantes pour lui permettre de se stabiliser et le francilien connaît une chute vertigineuse au classement ATP : sixième en 2016, il termine la saison au-delà de la 40ème place. La saison 2018 est assez semblable à la 2017. Entre chutes et rechutes, la Monf’ est absent de cinq des neuf Masters 1000 et atteindra, au mieux, le troisième tour. En Grand Chelem, il ne réussit pas à tenir son rang et ne passe pas le second tour en Australie et à New York. Lors du tournoi qui lui réussit habituellement le moins, Wimbledon, il rallie les huitièmes de finale pour la première fois de sa carrière. Pas débarrassé de ses blessures mais en progression par rapport à 2017, il finit l’année 2018 à une encourageante 29ème place.

Encore une fois, le tricolore va réussir à rejouer les premiers rôles. Mal entamée après une défaite dès le deuxième tour à Melbourne, sa saison 2019 va se décanter au tournoi de Sofia, où il atteint les demi-finales. Quelques semaines plus tard, il remporte le titre le plus important de sa carrière, à l’ATP 500 de Rotterdam, et connaît une progression importante au classement. Au tournoi de Dubaï, il atteint à nouveau les demi-finales et réintègre le Top 20. A Roland-Garros, il accède aux huitièmes de finales mais est stoppé par le futur finaliste, Dominic Thiem. Entre temps, il était parvenu à atteindre les quarts de finale à Indian Wells (abandon sur blessure) et les huitièmes à Madrid. 

A Wimbledon, il déçoit à nouveau, sorti dès le premier tour par son jeune compatriote Ugo Humbert. Après cette nouvelle déconvenue sur gazon, il se reprend bien et atteint les demi-finales à Toronto avant de se retirer du tournoi, une nouvelle fois blessé. La semaine suivante, il perd dès le premier tour à Cincinnati, dernier tournoi de préparation avant l’US Open. A New-York, il réalise un superbe tournoi avant d’être stoppé en quarts par l’homme en forme du moment, Matteo Berrettini. Candidat crédible dans la course au Masters, il loupe la qualification après une fin de saison très frustrante et des résultats en dents de scie (premier tour à Pékin et Anvers, deuxième tour à Zuhai et Shangaï, demi-finale à Vienne et quarts de finale à Bercy). Il termine la saison 2019 au dixième rang mondial et finit sur une nouvelle fausse note en perdant son seul match en Coupe Davis contre Nishioka.

 

Que peut-il espérer pour 2020 ?

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© Steve Daggar

Revenu de vacances, il s’est aligné au tournoi exhibition Diriyah en Arabie-Saoudite et aura battu Wawrinka avant de rendre les armes contre l’italien Fabio Fognini. Peu performant à l’Open d’Australie la saison passée, le français pourrait espérer se rapprocher de son meilleur classement en carrière, n’ayant presque aucun point à défendre à Melbourne. Régulièrement décevant lors de la première levée du Grand Chelem, le francilien devra s’y montrer performant s’il souhaite s’approcher de son meilleur classement en carrière. Et dans cette perspective, il peut être plutôt optimiste. Zverev, juste devant le français au classement, et jamais à l’abri d’une contre-performance, aura les points de son huitième à défendre. Et le début de saison de l’allemand en ATP Cup ne plaide pas en sa faveur. De son côté, Bautista-Agut, neuvième à l’ATP et quart de finaliste l’année dernière, aura toute la pression sur ses épaules.

Aligné en ATP Cup face à Garin puis Djokovic, il a déjà dû déclarer forfait pour son troisième et dernier match de poule qui oppose la France à l’Afrique du Sud. Croisons les doigts pour que cette nouvelle blessure ne l’éloigne pas trop longtemps des courts. En tout cas, le peu de points qu’il a à défendre et l’éventualité de voir deux de ses concurrents directs perdre de façon prématurée sont autant de paramètres qui permettent au francilien d’aborder sereinement le premier Grand Chelem de la saison. Pour le français de 33 ans, ce pourrait être une de ses dernières chances de réintégrer le Top 8. Finaliste à 29 reprises dans sa carrière, il aura remporté huit tournois sur le circuit ATP mais aucun titre majeur (Masters 1000 et Grand Chelem). Cette statistique est, à l’image de la carrière de la Monf’, frustrante. Espérons que la saison 2020 lui permette de faire mentir les statistiques …

 

Demain, nous reviendrons sur Jo-Wilfried Tsonga. Avec Les Déchaînés, Libérez votre jeu !


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