Le futur du tennis associatif en France

Aujourd’hui, Les Déchaînés s’attaquent à une problématique dont les amateurs de tennis parlent beaucoup, mais on en entend finalement peu dans les médias, qui plus est spécialisés : comment la pratique du tennis en France va se développer à l’avenir, sachant que la majorité des clubs associatifs ne se portent pas bien ?

 

L’histoire du tennis est faite de moments de bascule, de tension extrême entre le monde d’avant qui résiste pour perdurer et le monde nouveau qui pousse pour émerger. Ces périodes jalonnent l’histoire politique, économique, financière de ce sport. Ces transitions sont paisibles ou violentes, totales ou partielles, rapides ou lentes. Le tennis français vit actuellement une période qui ressemble curieusement à ces moments de bascule. Il n’est pas question ici de la formation des champions ou du palmarès des meilleurs joueurs nationaux. C’est une transition invisible pour celui qui n’est pas directement actif dans le monde du tennis français. Celle d’un modèle créé à la fin du XXe siècle vers un modèle tourné vers le XXIe siècle. Le sujet peut paraître trivial mais il ne l’est absolument pas : il est vital. Derrière le modèle du club de tennis il y a la question du monde associatif français. Comment permettre à ces clubs de sports, ces associations, de muter, de se transformer ? Va-t-on les regarder mourir ou va-t-on les aider à se réinventer, en gardant ce qu’ils ont de meilleur et en gommant ce qui ne marche plus ?

 

Baisse de 25% de clubs et 23% de joueurs

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© Michelle Thompson

Chez Les Déchaînés, nous affirmons que le monde des clubs de tennis en France va mal, que la situation n’est pas inéluctable et que nous pouvons aider ces acteurs à se métamorphoser sans les pervertir. Tout d’abord, voici quelques chiffres. En France, entre 1992 et 2018 soit en 25 ans, le nombre de clubs de tennis a diminué de 25%, passant de 10 111 à 7722 structures. Durant cette même période, la proportion de licenciés a diminué de 23%, passant de 1 317 319 à 1 018 721 joueurs. L’érosion est lente mais visible et implacable. Un club qui disparaît, c’est en général une agglomération de petite ou moyenne taille qui se prive d’un service sportif, d’un lieu de rencontres et d’un moyen de créer du lien social.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Les clubs de tennis fonctionnent globalement tous de la même manière : une équipe de bénévoles, un professeur de tennis salarié du club et des joueurs qui rejoignent l’association. S’inscrire dans un club de tennis, cela sous-entend très souvent s’engager sur un an, prendre une licence et s’inscrire dans un projet durable. Vous êtes parents et vous voulez faire découvrir différents sports à votre enfant ? À vous de jongler entre les emplois du temps et assurer la logistique. Vous voulez vous engager mais vous n’êtes pas sûr de vous ? À vous de vous assurer de votre motivation. Vous n’avez pas de visibilité sur votre emploi du temps ? Le tennis prime, le reste doit s’adapter. Vous êtes là seulement pour quelques semaines ? Désolé, c’est trop compliqué à organiser. 

 

Les bénévoles contre le reste du monde

© Giphy

Les bénévoles des clubs ne sont pas à blâmer. Comment pourrait-on les blâmer ? Ils travaillent déjà 50 heures par semaine, prennent du temps sur leur vie de famille, sur leur vie personnelle pour faire vivre l’association et ne sont accompagnés par personne. Les professeurs de tennis non plus. Les a-t-on formés à la création d’un site internet ? Peut-on leur demander d’être disponible 24h/24 pour répondre aux joueurs ? Ont-ils été accompagnés dans la gestion d’une association ? Bien sûr que non. Nous en sommes donc là : les clubs de tennis en France perdent des adhérents, la Fédération Française de Tennis perd des licenciés car le besoin a muté et que l’offre ne s’est pas adaptée. 

Attention non plus à ne pas aller trop vite : l’offre de club correspond toujours à une grande partie des sportifs. Elle doit demeurer et surtout ne pas mourir. Elle est le socle de ces associations et leur raison de vivre. En revanche, les clubs ne peuvent plus se couper d’une part grandissante des pratiquants qui veulent autre chose. Ce ne sont pas des joueurs de seconde zone. Ils ont eux aussi droit d’aller jouer.

 

Les Déchaînés pour les réconcilier

Tennis shake hands after match

© Dave Lowensohn

Ainsi, le modèle créé il y a trente ans ne fonctionne plus dans notre société digitale et nomade. Tous les services que nous consommons sont sans engagement, très simple, quasi sur-mesure. Nous avons l’habitude de louer une voiture sur une application, de mettre notre maison en location sur un site, de se faire livrer nos courses. Cela ne nous correspond plus. On peut critiquer ces aspects-là de notre société, peu importe, nous ne reviendrons pas en arrière.

Les Déchaînés ont pour mission de sauver les clubs de tennis en France. Oui c’est ambitieux, mais nous voulons essayer. Nous souhaitons accompagner les clubs dans leur ouverture et leur modernisation. Notre passion pour le tennis est directement née dans ces clubs. Nous y avons passé plus de dix heures chaque semaine pendant plusieurs années. Pourquoi voudrions-nous les voir mourir ? Non, au contraire, nous voulons leur donner une seconde jeunesse et au passage réconcilier ces associations avec trois millions de pratiquants de tennis en France qui ne viennent plus les voir.


Les Déchaînés libèrent le tennis en ville et vous permettent de réserver un terrain près de chez vous en 30 secondes et sans être membre de club. 60 000 créneaux sont proposés chaque mois, vous avez l’embarras du choix !