Où en est le tennis français ? Le point sur Gilles Simon

Pendant deux semaines, vos Déchaînés préférés vont vous proposer chaque jour leur regard sur les joueurs français, leur carrière, leurs succès, leur actualité et leur dynamique. Aujourd’hui, focus sur un des quatre “Mousquetaires” : Gilles Simon.

Gilles Simon, 35 ans, 55ème mondial

 

Premiers pas sur le circuit ATP

Gilles Simon - Marseille 08

© Eliane

Simon est peut-être le mousquetaire dont la trajectoire de carrière est la plus atypique. Relativement discret en junior, et légèrement plus âgé que ses trois compères, il intègre le circuit professionnel sans faire de vague. Moins précoce que les autres joueurs de sa génération, il roule sa bosse dans l’ombre sur les circuits secondaires. En France, il parvint à se faire un nom en réussissant à se sortir de qualifications et à s’immiscer dans le tableau principal de l’Open de Moselle, avant d’être éliminé dès premier tour. Il passe la majorité de son début de carrière sur le circuit Challenger, où il s’y montre plutôt performant. Sur le circuit ATP, son premier coup d’éclat se fera à Marseille durant lequel il élimine le suédois Thomas Johansson, alors Top 15. Quelques mois plus tard, il se fera connaître du grand public à l’Open d’Australie en éliminant Nicolas Massu (l’actuel coach de Dominic Thiem) puis Tomas Berdych (alors récent vainqueur à Bercy) et se fera stopper par Johansson au troisième tour. Vainqueur de ses deux premiers tournois en 2007 à Marseille et Bucarest, il termine l’année dans le Top 30 à l’ATP. 

 

2008 : année de la consécration

Nadal vs Simon

© Nadalmania!

C’est en 2008 que Simon explose aux yeux du monde. Sans réel coup faible, ni réel coup fort, le français de 24 ans est alors connu et reconnu pour sa lecture et sa science du jeu. Véritable tacticien, il signe plusieurs performances héroïques en battant ni plus ni moins que les trois monstres sacrés du tennis : Novak Djokovic, alors troisième mondial, à Marseille en 2008 et Roger Federer à Cincinnati et Rafael Nadal à Madrid, numéro 1 mondiaux à ce moment là. D’ailleurs, le match contre le majorquin sera l’acte de naissance du niçois et Simon le considère lui-même comme la performance la plus aboutie de toute sa carrière. Cette victoire lui permettra de se hisser en finale de Masters Series, pour la première fois de sa carrière. Il perdra la finale 6/4 7/6, au terme d’un beau combat contre Andy Murray. A la fin de la saison 2008, suite au forfait de Nadal, il se qualifie pour le Masters. Il battra notamment Roger Federer pour la deuxième fois de la saison, la dernière de sa carrière contre le suisse. Il sera stoppé par Novak Djokovic en demi-finale au terme d’un match très disputé, perdu 7/5 à la manche décisive, et après avoir servi pour le match. Le niçois considère ce match comme son plus grand regret. À la fin de la saison, il parviendra à atteindre le septième rang mondial. En janvier 2009, il gagnera une place à l’ATP, ce qui reste son meilleur classement en carrière.

 

Depuis, 14 titres entre blessures et constance

Gilles Simon IP Autograph

© Mike Warwick

Les saisons qui suivront ont été plus compliquées pour Gilles Simon. En 2009, il termina au seizième rang après avoir connu une saison régulière mais sans réaliser de vrais coups d’éclat. Il atteignit les quarts à Melbourne, à Cincinnati et Shangaï, battu par Nadal en Australie et Djokovic par deux fois en Masters Series. Sa saison 2010 fut un véritable coup d’arrêt pour lui. Régulièrement blessé, il perd au premier ou au deuxième tour de tous les Masters Series, ne dispute ni l’Open d’Australie ni Roland-Garros et s’incline au troisième tour sur les deux dernières levées du Grand Chelem. Il termine la saison au 41ème rang mondial, son plus mauvais classement entre 2007 et 2017. En 2011, le français commence une période où il parviendra à se montrer très constant, ne se montrant décevant qu’à de rares occasions. Stabilisé entre la 12ème et la 25ème place pendant une demi-décennie (2011-2016), il parviendra à atteindre les demi-finales à Monte-Carlo, Bercy et Shanghai. Il réussira même à atteindre une deuxième fois la finale du tournoi de Madrid/Shanghai*, avant de s’incliner cette fois-ci contre Federer. 

Parlons chiffres désormais. Hormis à Hambourg, avant que le tournoi ne soit re-catégorisé en tant qu’ATP 500, le français sera parvenu à atteindre les quarts de finale de tous les Masters 1000/Series. Il aura atteint les quarts de finale à Melbourne ainsi qu’à Wimbledon, stoppé par Nadal et Federer (auxquels s’ajoutent deux huitièmes de finale sur les deux tournois), et sera également parvenu à accéder aux huitièmes de finale à Roland-Garros et l’US Open par deux fois sur les deux Grands Chelems. Au cours de sa carrière, il aura remporté quatorze titres sur le circuit ATP dont un ATP 500, se sera incliné sept fois en finale. Il aura également remporté la Coupe Davis en 2007, aux côtés notamment de Jo Tsonga et Richard Gasquet. Son dernier titre en date est à l’Open de Moselle en 2018, tournoi où il s’est imposé trois fois. 

*Le Masters 1000 de Madrid a été remplacé dans le calendrier ATP par le Masters 1000 de Shanghai en octobre. Le tournoi espagnol se dispute désormais en mai, non plus sur dur mais sur terre battue.

 

Où en est-il ?

Sa saison 2019 aura été marquée par de nombreuses contre-performances et par des blessures. En Grand Chelem, il n’aura pas fait mieux que le deuxième tour dans les quatre tournois. Sa seule satisfaction de la saison aura été sa finale du Queen’s, perdue contre Feliciano Lopez. Il n’aura pas su profiter de ses bonnes performances au Queen’s pour enchaîner du côté de Wimbledon.  Il aura été arrêté dès le deuxième tour par le modeste américain Tennys Sandgren en cinq sets, 8/6 dans la cinquième manche. Le français l’avait pourtant battu la semaine précédente, à Eastbourne. L’année s’est terminée pour lui à domicile, au Rolex Paris Masters où il aura été stoppé par le canadien Shapovalov et obligé d’abandonner dès le cinquième jeu. Il a fini à la 55ème place à l’ATP et devrait entamer, sauf blessure de dernière minute, la saison 2020 sur de meilleures bases.

Capitaine de l’équipe de France à l’ATP Cup (la compétition concurrente de la Coupe Davis, organisée par l’ATP et non par l’ITF), il devrait également s’aligner en tant que joueur. Plutôt performant sur dur, surface sur laquelle il y a réalisé ses meilleures performances, le début de saison devrait lui permettre de retrouver des sensations, en espérant passer quelques tours du côté de Melbourne. S’étant aligné à Bourg-en-Bresse, il aura réussi à atteindre la finale avant d’être battu par son compatriote et ami Jo-Wilfried Tsonga. Ses performances ont été plutôt rassurantes dernièrement et lui permettront d’aborder cette nouvelle saison avec un peu plus de sérénité et surtout, on l’espère, débarrassé de ses blessures. Ayant atteint le troisième tour à Pune et à Sydney, Simon devra d’abord défendre ses points avant d’espérer retrouver un classement plus cohérent avec son niveau. Dans son rôle de capitaine de l’ATP Cup, il a déjà permis à la France de glaner son premier point en disposant du Chili, grâce à des victoires en simple de Benoît Paire et Gaël Monfils.

Demain, nous reviendrons sur Richard Gasquet. Avec Les Déchaînés, Libérez votre jeu !


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